Avant même la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, des savants ont contribué à modifier la représentation qu'on avait du monde habité (orbis terrarum). Premièrement, suite à la découverte des Açores par les Portugais en 1427, des cartes sont établies qui montrent qu'on peut s'avancer loin dans l'Océan atlantique: dès lors celui-ci n'est plus perçu comme une frontière. Deuxièmement, de nombreux géographes calculent la taille du monde habité, c'est-à-dire le degré de longitude où doit se terminer la Chine à l'est (car le Japon n'est pas connu). Christophe Colomb lui-même fait ces calculs.

Pour la représentation du cosmos, c'est la persévérance de Nicolas Copernic durant les premières décennies du XVI° siècle, qui va permettre de changer de référentiel. Jusqu'alors c'est la représentation synthétisée par Ptolémée au IIe siècle qui prévaut: la terre est au centre et tous les astres tournent autour d'elle, y compris le soleil. Pour calculer la position des planètes et des étoiles, on n'a cessé de compliquer ce référentiel, en ajoutant des rotations sur des rotations (épicycles). Nicolas Copernic va partir d'une autre hypothèse, qui existait déjà dans l'antiquité, que Nicolas de Cues au XV° siècle avait mentionnée comme possible : l'héliocentrisme. Copernic consacre de nombreuses années à tout recalculer en mettant le soleil au centre. Dès les années 1530, ses résultats sont connus du monde savant, y compris du pape.

cf  Ptolémée (pdf) - Copernic (pdf)