Questions de compréhension

  1. Jusqu’à quel vers La Fontaine s’adresse-t-il directement au Comte de Brienne, à qui cette fable est dédiée? 
  2. Quelles divinités gréco-romaines sont nommées ou évoquées dans la première partie de la fable, qui sert de prologue? 
  3. Comment se nomme le fabuliste grec qui compose des fables courtes dans le seul but d’argumenter une idée morale, sans soigner particulièrement son récit? 
  4. Retrouvez les titres des fables auxquelles La Fontaine fait précisément référence dans ce prologue. 
  5. Dans la deuxième partie de la fable, qui ressemble à une petite pièce de théâtre, quels personnages apparaissent sur scène? 
  6. Mettez en évidence les trois scènes de la petite pièce de théâtre que constitue la deuxième partie de cette fable, en donnant un titre à chacune.

Introduction

Le premier recueil de Fables de La Fontaine contient les 6 premiers livres et paraît en 1668. L’ensemble du recueil est dédicacé au Dauphin, Louis, fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse, né en 1661. 

Cependant, la première fable du cinquième livre commence par une dédicace complémentaire. Le Comte de Brienne (https://data.bnf.fr/en/13010882/louis-henri_de_lomenie_brienne/) est un ancien secrétaire d'Etat, fin lettré et auteur, qui publiera avec La Fontaine en 1671, un recueil de poésies chrétiennes et diverses.

Cette dédicace constitue un prologue*, où La Fontaine formule son art poétique (cf http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/buchmerc.htm): 
- rejeter les « vains ornements »
- rechercher la simplicité, avec cependant des traits spirituels
- instruire et plaire
- faire la satire du « vice », de la « sotte vanité » et de « l’envie »
- construire « une ample comédie à cent actes divers et dont la scène est l'univers »
* prologue : préambule, préface
* art poétique : exposé sur la façon d’écrire des ouvrages littéraires réussis

La deuxième partie, la fable proprement dite, est inspirée de : 
- Esope : Le Bûcheron et Hermès 
- Haudent, Guillaume : Trois cent soixante et six apologues d'Esope (1547) 
Rabelais : Quart Livre - prologue, Couillatris et sa cognée (1548/1552)

Chez Esope, comme chez La Fontaine, Mercure présente les trois cognées l'une après l'autre, alors que chez Haudent et Rabelais, il présente les trois en même temps au bûcheron pour qu'il fasse son choix. 

Cette fable paraît la même année que la création de la comédie Amphitryon, de Molière.