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Remarques

Ce roman est l’expression la plus pure de l’idée générale de socialisme : considérer l’individu uniquement du point de vue de la communauté, n’être préoccupé que de ratios économiques. 

À la place de la Providence, le déterminisme.

La préoccupation d’accroître la consommation revient très souvent dans le roman. (Transport etc.)

Dans ce roman, Huxley pratique beaucoup l’ellipse, ainsi que les actions multiples qui s’entrecoupent. 

Le début est abondamment descriptif. Plusieurs chapitres de découverte sont nécessaire avant qu’une intrigue avec des personnages individuels ne se mettent en place, autour de Bernard et Lénine, notamment. 

La fin est éminemment philosophique, à travers la conversation de Helmholtz, Bernard, John et l’Administrateur Mustapha Menier. Trois thèmes sont successivement traités : l’art et la beauté, la science et la vérité, Dieu et la religion. 

Les vers de Shakespeare constituent le bréviaire de John, le Sauvage. 

Citations

À cette époque de grossière reproduction vivipare, les enfants étaient élevés par leurs parents et non dans les centres de conditionnement de l’État

...aimer ce que l’on est obligé de faire

« L’hypnopédie, la plus grande force moralisatrice et socialisatrice de tous les temps » 

« Une Nouvelle Théorie de la Biologie – tel était le titre du mémoire dont Mustapha Menier venait de terminer la lecture. Il demeura assis quelque temps, les sourcils froncés méditative- ment, puis il prit sa plume et écrivit en travers de la page du titre : « La façon dont l’auteur traite mathématiquement la con- ception de fin est neuve et hautement ingénieuse, mais héré- tique, et, en ce qui concerne l’ordre social présent, dangereuse et subversive en puissance. Ne pas publier. » Il souligna ces mots. « L’auteur sera maintenu sous une surveillance spéciale. Son transfert à la Station Biologique Marine de Sainte-Hélène pourra devenir nécessaire. » Dommage, songea-t-il, tandis qu’il signait. C’était un travail magistral. Mais une fois que l’on com- mence à admettre des explications d’ordre finaliste, hé quoi, on ne sait pas où cela peut conduire. C’est ce genre d’idée qui pour- rait facilement déconditionner les esprits les moins solidement arrêtés parmi les castes supérieures, qui pourrait leur faire perdre la foi dans le bonheur comme Souverain Bien, et leur faire croire, à la place, que le but est quelque part au-delà, quelque part au-dehors de la sphère humaine présente ; que le but de la vie n’est pas le maintien du bien-être, mais quelque renforcement, quelque raffinement de la conscience, quelque accroissement de savoir... Chose qui, songea l’Administrateur, peut fort bien être vraie, mais est inadmissible dans les circons- tances présentes. Il reprit sa plume, et sous les mots « Ne pas publier », tira un second trait, plus épais, plus noir, que le pre- mier ; puis il soupira. « Comme ce serait amusant, musa-t-il, si l’on n’était pas obligé de songer au bonheur ! » 

« Vous fabriquez des tacots avec le minimum absolu d’acier, des œuvres d’art avec pratiquement rien d’autre que la sensation pure. »

« Tout changement est une menace pour la stabilité. C’est là une autre raison pour que nous soyons si peu enclins à utiliser des inventions nouvelles. »

« la civilisation industrielle n’est possible que lors- qu’il n’y a pas de renoncement. La jouissance jusqu’aux limites extrêmes que lui imposent l’hygiène et les lois économiques. Sans quoi les rouages cessent de tourner. »

« Le christianisme sans larmes, voilà ce qu’est le soma. »